Thierry Gourdineau, responsable des achats textiles du groupe
Anett est une entreprise de 1500 salariés et 17 sites industriels qui propose un service de location et d’entretien de linge professionnel, notamment pour les hôtels et établissements hospitaliers.
Quel a été votre motivation pour adopter une démarche RSE ?
Le métier de la location est au cœur de l’actualité, le service proposé par Anett est une alternative à la vente et nous donne encore plus de responsabilité vis-à-vis de nos clients.
Ainsi notre activité nécessite que nous achetions du linge ayant une durée de vie importante avec la contrainte que nos articles se détériorent le moins possible après des dizaines et des dizaines de lavage,
sur la taille notamment. Cela nous a poussé à miser d’abord sur la qualité des produits et d’analyser les
impacts de son entretien sur sa durée de vie.
De cette réflexion est née notre démarche RSE.
Enfin, pour nous même et incité par nos clients, nous avons eu une réelle volonté de savoir la
provenance de nos produits, afin de pouvoir assurer une certaine transparence. Pour ce faire, nous avons mis en place des partenariats avec certains fournisseurs ayant des valeurs communes
avec Anett.
Quel est le projet RSE le plus important mis en place au sein d’Anett ?
Depuis 2009 le prix du coton augmente fortement et nous avons dû réfléchir à des solutions pour pallier cela. Une d’entre elle, de bon sens, consiste à essayer de recycler les déchets de linge en fin de vie pour un usage spécifique. Ainsi, à partir de 2013, Anett a mis en place à Thouars une plateforme de tri de ses
produits textiles ne répondant plus aux besoins du 1er consommateur, appelé Chiff’ANETT.
Une logistique optimisée est organisée chaque semaine et nous pouvons ainsi mutualiser nos flux de
linge pour l’ensemble des sites de production. Un produit obsolète sur une usine peut dorénavant être utilisé par une autre usine ayant un autre besoin. Cela permet ainsi de remettre en circulation, après un tri
minutieux compte tenu de l’enjeu, environ 15% des produits textiles. Pour effectuer ce tri par des
opérateurs spécialisés, nous avons mis en place un partenariat avec un ESAT local, faisant travailler 40 salariés handicapés et 4 éducateurs.Cette démarche de recyclage des articles en fin de vie est un engagement environnemental fort pour l’entreprise Anett et nous souhaitons poursuivre dans cette voie.
Quel est la prochaine étape de ce projet ?
Nous avons commencé par le tri du linge plat car c’est celui qui est le plus simple à réinjecter dans le circuit de location, en respectant toujours les exigences de qualité. Maintenant nous avons
comme projet de trouver une solution pour les vêtements de travail. Mais nous devons innover et investir dans un procédé capable de décoller des vêtements les logos des entreprises sans laisser de trace. En effet,
la colle utilisée est extrêmement forte pour résister aux lavages.A terme, nous aurons une capacité encore supérieure pour réutiliser intelligemment nos articles. Nous travaillons aussi à la réparation de produits textiles par des opérations de couture, quand cela se justifie. Par ailleurs, nous avons un métier en constante évolution et nous efforçons d’être en veille sur les nouveaux produits apportant une valeur ajoutée environnementale. En effet, nos clients sont attentifs à ces produits qui apportent par exemple une longévité plus importante, moins d’impacts au lavage, etc.